J'attendais longtemps,
Contemplant le Temps.
Je le regardait, riant,
Filant comme le vent.Il était là, présent,
Et en riait autant.
Il extirpait, doucement,
De mon corps tout son sang.Je me mis à marcher,
Marcher pour tenter d'oublier,
Que dans quelques années,
Mon corps en serait vidé.
Quand soudain, serein,
Je la vue arriver.
Elle est venue, enfin,
Venue pour m'achever.La Mort allait me tuer,
Je n'en était pas contrarié.
Quand une femme apparue, armée,
Et l'a décapité.Je me suis mis à pleurer :
Qui allait donc me tuer ?
Elle s'est alors tournée,
Et m'a regardé.Je fus alors surpris,
Surpris de sa rare beauté.
Elle était jolie,
Et j'en fut charmé.Alors j'ai osé demander, aidé,
Par le souvenir de la Mort décapitée,
Si elle m'aimait,
Et elle s'est empourprée.
Son regard, orné
De grands iris bleutés,
C'est alors rapproché :
Elle m'avait embrassé.
Je me retrouvai endormis,
Le sommeil m'avait prit.
Et quand j'en sortit,
Elle était partie.
Un papier, ici,
Sur lequel était inscrit
Que je retrouverai son sourire
Dans un an, ainsi que son rire.
Je me mis a marcher,
Marcher pour tenter de me rappeler
Que dans une année,
Je la retrouverai.
Mais, quelques mois passés,
La Mort s'est représentée,
Cherchant, devant,
La trace du Temps.
Quand il l'eut retrouvé,
Le temps resta bouche bée :
« Je croyait que tu avais été tué ! »
« Sache que ma vie s'étend a l'éternité. »
Alors, elle leva sa faux
Et le Temps, tremblant,
N'émit aucun mot,
Devant la Mort, le décapitant.
Elle vint vers moi, riant,
Ses vêtements aspergés de sang.
Riant, et disant en m'épargnant :
« Voici la mort du Temps. »
Je compris ce que tout cela signifiait,
Et je courrais, la suppliant
De venir moi aussi me tuer.
Mais elle s'enfuit, ricanant.
Sans même le Temps,
Je ne peux rejoindre ma bien aimée.
J'aurais beau attendre, longtemps,
Comment la retrouver ?